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L'Entrepôt à Arlon, lieu permanent
des musiques actuelles en Province de Luxembourg
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BIO
Au début des années 90, le rock prend un tournant décisif en retrouvant une seconde jeunesse dans le rock alternatif. Aux Hair Band qui firent les jours glorieux du Sunset Strip, succèdent Rage Against The Machine, Nine Inch Nails et Tool. A Seattle, Soundgarden, Nirvana et Pearl Jam aiguisent leurs armes. A New York, Sonic Youth et les Beastie Boys se font un nom au-delà des fanzines de la scène indépendante...En Europe, Therapy?, Primal Scream, Urban Dance Squad et No One Is Innocent ne font qu'annoncer une révolution en marche. Dan un contexte socio-économique déprimant, on observe du coin de l'oeil la montée du front national et le feu dans les rues de Belfast...la presse rock qui s'enlise, les boys band qui apparaissent, les Bérus qui disparaissent, toute la chanson française perd pied et devient pour de bon la variété française. Le public lui s'impatiente d'entendre le son du changement. Quelques journalistes francs-tireurs parmi lesquels des anciens New Wave, Rock'n'Folk et Best se font l'écho de cette scène bruitiste en lançant un petit magazine avec une grosse paire de burnes, R.A.G.E., Revue Assourdissante de la Génération Electrique. A la sortie de son premier numéro à la jolie couverure Faith No More, j'ai sur mon bureau une cassette 4 titres d'un groupe étrangement fascinant, No One Is Innocent. Kemar est venu déposer sa première démo, enregistrements dans l'urgence, à l'arraché, sur lequel on trouve un titre, << La Peau >>, de l'énergie à revendre, des mots qui frappent et une attitude qui manque cruellement à la scène française de l'époque. Pendant plus de cinq ans, le groupe va mettre le feu. Il va canaliser une scène, adulé, haï, porté à bouts de bras, tiré à boulets rouges, No One Is Innocent s'impose comme une machine de guerre qui crache qutre chose que du venin. Une volonté de s'exprimer avec des mots nouveaux, une poésie urbaine qui touchera tout l'hexagone, sans exception. Après avoir renversé les plus grosses scènes d'Europe, de Dour au Parc Des Princes, aux Eurockéennes, joué au South By South West, en Amérique du Sud, No One réalise deux albums coup de poings. Le premier sur lequel on retrouve << Génocide >>, << Ne Reste-t-il Que La Guerre Pour Tuer Le Silence ?>>, << Henry, Serial Killer >>, deviendra un album phare de la scène rock française des early nineties. Le second, << Utopia >>, sur lequel figurent << Chile >> et << Nomenklatura >>, sera produit par Ulrich Wild. S'en suit une poignée de macis dont le culte << Antipolitique >> avec les rappeurs de Timide Et Sans Complexe et l'enregistrement d'un titre, << Le Poison >>, avec l'<< Orchestre National de Barbès >>, une collaboration qui montre une fois de plus que No One ose et s'impose là où on ne l'attend pas. Mais pourtant, No One Is Innocent épuisé et poussé par des envies trop diverses en son sein, décide de se saborder. << Nous avions des envies trop différentes, nous étions en désaccord musical...Je n'avais surtout pas envie de sortir un nouvel album que je ne me sentais pas de défendre à 100% et avec le recul, c'est un divorce qui nous a permis à chacun d'exprimer d'autres traits de nos personnalités >>, explique Kemar. L'histoire, elle, ne s'arrête pas là. Dispersée, en pleine mutation, la scène elle-même prend une autre forme, on commence enfin à sentir un effet réel sur la musique bruitiste d'année de culture électronique. Aidé par Portishead, les Chemical Brothers ou Aphex Twins, le son de 90's prend doucement son envol vers le nouveau millénaire. Kemar, lui, prend son élan pour retrouver ses premières amours de Bette Davis, Tricky et Serge Gainsbourg en livrant un envoûtant album solo sorti avec forte discrétion, mais qui restera une superbe pierre angulaire de sa constante évolution.
ARCHIVE: CONCERTS 8ème Nuits de la Musique, le lundi 17/04/1995 (Hall Polyvalent) |