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ARTISTE:

FILM : INSIDE THE SMITHS (GB)

BIO

Raconter ce que fut l'aventure interne des Smiths, de la formation du groupe jusqu'à sa séparation en 1987 : voilà la louable ambition qu'affiche le documentaire Inside The Smiths, réalisé par Stephen Petricco et Mark Standley. C'est ainsi qu'on se retrouve pendant une petite heure à suivre, lors d'un déplacement improbable aux Etats-Unis durant lequel ils enchaînent les DJ sets, le bassiste Andy Rourke et le batteur Mike Joyce, lesquels se prêtent au jeu du souvenir avec un plaisir non dissimulé.

Or, si Inside The Smiths apporte quelques cocasses anecdotes sur la carrière du groupe (dégoût de Morrissey pour la choucroute allemande, taille de la fourgonnette de leur première tournée), il réunit, dans la forme, le traditionnel ballot de clichés propres aux anthologies ou autres célébrations du passé : images en noir et blanc, voix de fantômes, tristes retours sur les lieux d'antan (notamment l'Haçienda reconvertie en lofts pour bobos), ralentis gominés (ne pas rater la très stéréotypée mise en scène qui accompagne les confessions de Rourke sur son addiction à l'héroïne).

Encore mieux que ça, et assurément pour des histoires toutes bêtes de droits d'auteur, Inside The Smiths ne se contente pas de proposer les seules visions de Rourke ou Joyce, il parvient aussi à évoquer l'histoire des Smiths sans diffuser le moindre extrait des Smiths (à l'exception de la brève introduction de The Queen Is Dead qui revient, tel un jingle, entrecouper les témoignages) si bien qu'on pense parfois à une hypothétique version des Yeux dans les Bleus sans Zidane ou Henry ni aucun morceau de football dedans.

On retiendra quand même certains passages enthousiasmants, comme lorsque Joyce dévoile la cinquantaine de cassettes d'inédits qu'il conserve chez lui, ou encore les déclarations touchantes de Peter Hook (New Order), Mark E. Smith (The Fall) et Pete Shelley (Buzzcocks). C'est ainsi qu'on s'efforcera de percevoir le documentaire : le récit sincère et plutôt émouvant d'une histoire que certains auront adorée au point, et c'est respectable, de trouver dans cette partielle évocation un tout subjectif intérêt. Un bon copain de Morrissey nommé Oscar Wilde avait dit un jour : “La beauté est dans les yeux de celui qui regarde".

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Revival de l'Indie Rock Anglais !, le samedi 07/06/2014 (L'Entrepôt)