ROCK'N GAUME
L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG
LIVE-REPORTS 26/08/10 METAL MEAN 2010 C'EST AVEC UNE GRANDE EXCITATION QUE JE ME SUIS RENDU DANS LE PETIT VILLAGE DE MéAN CE SAMEDI, à L'OCCASION DU METAL MEAN QUI POUVAIT SE VANTER D'ACCUEILLIR SOUS SON CHAPITEAU DES GROUPES TELS QUE MAYHEM, ROTTING CHRIST OU ENCORE ORPHANED LAND. Première impression très positive, en effet, une navette gratuite relie la gare de Marloie au site du festival, le camping est gratuit et l'aménagement est très sympathique : une scène couverte et des boutiques autour d'une petite place où l'on peut se restaurer, boire un verre ou se reposer sous le lourd soleil qui dominait cette après-midi d'aout. Les quatre premiers groupes sont candidats à un tremplin organisé par le festival. J'arrive lors du set du dernier des groupes à se produire, originaire de Nazareth (le Nazareth flamand, ça pourrait porter à confusion). Le son est très cliché Black Metal, c'est du déjà vu mille fois et le public ne s'y trompe pas. Se produisent ensuite les amateurs de bière que sont Black Bleeding, gagnants du tremplin de l'année précédente, envoyant à la gueule d'un public ravi leur musique efficace, entrecoupée des interventions désopilantes du célébrissime Balmuzette, rebaptisant le festival « Oriental Méan Fest ». La place est laissée aux Hollandais d'Onheil, du Black Metal peu convaincant et tiré en longueur. Nous attendrons avec beaucoup plus d'intérêt Sadist, qui remplace Destroyer 666, mélange de Death et de riffs à la limite du jazz. Malgré le jeu exceptionnel du bassiste et la performance opérée par Tommy, jouant de la guitare et du clavier en même temps, le concert devient très vite une déception par un son brouillon et un manque évident de mise en place. Enorme surprise par contre que le show de Devournment, balançant leur Death/grind en toute modestie, interrompant même une chanson pour s'inquiéter de l'état d'un personne blessée lors d'un circle pit. C'est simple, efficace et pro. A retenir. Ensuite vient le tour de Thyrfing, du Black Metal symphonique carré mais très ennuyant en live. Pour les nuances, on préfèrera de loin Orphaned Land, malgré l'accueil méfiant que leur ont réservé les festivaliers (voir interview). Déception encore une fois, mais plutôt à cause du son, bâclé, avec un mixage qui convenait plutôt aux groupes plus extrêmes. Les basses noient la voix du chanteur, nous devons presque deviner les mélodies. Les choses sérieuses commencent (enfin) avec l'arrivée de Macabre sur scène. Le chanteur narre des scènes de meurtre entre les chansons, d'où le concept de Murder Metal. C'est fun, très second degré et bien effectué, sans doute la découverte du jour. Nous irons très certainement les revoir lors du Mass Deathtruction de Louvain-la-Neuve en décembre. Les choses s'enchaînent très rapidement, à peine une demi-heure plus tard, les grecs de Rotting Christ font leur entrée en scène au son de chants traditionnels locaux. Le public adhère, et c'est normal. La mise en place est impeccable, leur Black Metal hybride, presque dansant convainc la foule. Le groupe a bien évolué et est certainement une des formations actuelles les plus intéressantes du genre. Avec Mayhem, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre. On a tous entendu parler des anecdotes plutôt glauques sur le groupe et la mort des anciens membres. Il est évident que toutes ces choses fascinent et font partie du mystère qui entoure le groupe. Les gens sont venus de loin pour voir les Norvégiens, relativement rares. De la bonne vieille époque, il reste Hellhammer, également batteur de Dimmu Borgir et le terrible Necrobutcher à la basse. Après de très longues balances, notamment à cause des exigences techniques de Hellhammer, les lumières s'éteignent et les membres du groupe rentrent un à un sur scène alors qu'on commence à entendre les cris d'agonie d'Attila Csahar, encore en backstage. Dès les premières notes, on comprend qu'on ne sortira pas indemne de ce concert, qu'il s'agit d'une véritable tornade. This is pure fucking Black Metal, baby. Les fûts sont martelés à une vitesse inhumaine, les guitaristes (dont un français) font vrombir leur guitare à un rythme effréné tandis qu'Attila arrive sur scène, la figure décharnée, en tenue de prêtre décorée de corde de pendu et autres accessoires morbides. Sa voix est époustouflante, on peut sentir que le chanteur a prit de l'aisance grâce à son intérim chez les Sunn O))). Les morceaux s'enchainent et ne se ressemblent pas. Le public s'enflamme lorsque claquent les premiers accords de « Deathcrush », morceau phare de l'album culte du groupe. On regrettera juste la quasi-totale absence de titres du très bon dernier album « Ordo ad Chao ». Cette dernière prestation suffira à me laisser un bon souvenir de cette journée, effaçant presque les déceptions en chaîne de l'après-midi. Pas de doute que si le festival continue sur sa lancée, il deviendra, à coup sur, un classique du genre. Post? par Quentin |