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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

17/12/10

MOLADJI

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DAVID RICCI EST DERRIÈRE LE PROJET MOLADJI. CET ENFANT TERRIBLE DE GAUME, QUI A TROUVÉ REFUGE DANS LA CITÉ ARDENTE, A SECOUÉ LE SUD DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG, AU DÉBUT DES ANNÉES 90, AVEC LES CHAMALOWS, GROUPE ÉNERVÉ DONT IL ÉTAIT LE LEADER. IL SERA, AVEC MOLADJI, CE SAMEDI 18 DÉCEMBRE À L'ENTREPÔT À ARLON POUR UNE SOIRÉE (ÇA NE S'INVENTE PAS…) « GAUME TOUJOURS ». UNE INTERVIEW RÉALISÉE PAR SÉBASTIEN LAMBOTTE.

Participer à une soirée “Gaume Toujours”, ça doit te réjouir?

Oui. Cela me fait énormément plaisir de me retrouver au cœur d'une soirée aux couleurs de la Gaume. Même l'affiche, visuellement, est sympa. Elle reprend les couleurs du P.I.G. (Parti Indépendantiste Gaumais, groupe de musique et mouvement contestataire qui collait notamment des groins de cochons sur les politiques qui s'affichaient illégalement au bord des routes, ndlr). Pour moi, me retrouver au cœur d'une soirée comme celle-ci, je trouve cela très chouette. Et ce sera une affiche à garder.

Tu vis désormais dans la région liégeoise. Mais, si je ne me trompe pas, tu restes très attaché à ta Gaume natale…

A fond. J'adore cette région et je m'en revendique. Et je dirais même plus maintenant qu'il y a dix ans. Mes racines sont restées là où je suis né. J'y retourne régulièrement et toujours avec énormément de plaisir. J'aime me retrouver au fond des bois, m'y promener, revoir les gens. Puis, de mon point de vue, cela reste une région rock'n'roll.

Rock… Voilà une définition très singulière de la Gaume…

De loin, elle n'en a peut-être pas l'air. Mais j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de différent en Gaume, ce côté moqueur, filou, que l'on retrouve même chez les vieux. Il y a cette gouaille gaumaise qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs. C'est en ce sens que, pour moi, la Gaume est rock'n'roll.

Pourquoi es-tu parti pour Liège?

Pour la musique, pour des raisons culturelles. J'étais arrivé à un stade où j'avais l'impression d'avoir fait le tour en Gaume. Je m'ennuyais. Il me fallait un autre truc. Et j'ai eu l'opportunité de travailler à la Soundstation à Liège (salle de concerts qui, aujourd'hui, n'existe plus, ndlr). Je suis parti là-bas pour ce projet. Depuis Liège, j'ai pu continuer à faire de la musique, du rock'n'roll.

En défendant une identité gaumaise forte?

C'est vrai. On m'appelle le Gaumais là-bas. Mais c'est plus du folklore qu'autre chose. On est d'ailleurs quelques Gaumais, sur Liège, à se retrouver régulièrement.

Et tu importes ton pâté?

Euh… Il ne faut peut-être pas le dire, mais je le fais moi-même sur place. Il n'est donc pas labellisé. Mais je peux vous dire que, dans le milieu musical, la pâté gaumais de David Ricci est connu et reconnu.

Le nom de ton projet, Moladji, c'est aussi un clin d'oeil…

Un “moladji”, en Gaume, c'est un enfant terrible, turbulent, infernal. C'est ma grand-mère qui m'appelait comme ça. Donc, oui, c'est une clin d'oeil. En même temps, le nom est joli, avec des connotations un peu italiennes, chaleureuses, donc ça passe.

Est-ce que, avec les années, l'enfant terrible de Gaume, le leader des Chamalows, s'est assagi?

Oui, quand même. De toute manière, c'était difficile de faire pire, de faire plus enragé. A l'époque des Chamalows, c'était la fête comme mode de vie. Si j'enchainais les petits jobs, il y avait plus de patrons de bistrots que de recruteurs qui me connaissaient. Depuis, la quarantaine est passée par là et je suis devenu papa.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Moladji, peux-tu présenter le projet en quelques mots?

C'est de la chanson française, des textes poétiques sur de la musique rock-pop. En la matière, ce n'est pas une grande révolution. On joue, à travers nos chansons, sur les émotions. Le projet rassemble les mêmes musiciens depuis 2009. Dès lors, nous maîtrisons mieux ce que nous proposons. Nous avons déjà joué à Arlon il y quelque temps. Mais là, ce que nous allons proposer est différent. Nous avons gagné en maîtrise, le projet a bien mûri. D'ailleurs, en un an, nous avons fait les premières parties d'Eté 67, Sharko et Arno. Et, en février, nous ferons la première partie de Suarez.

Dans la bio, on évoque la “chanson belge”. Qu'est-ce que cela veut dire?

C'est plus un clin d'oeil qu'autre chose. Mais, par rapport à nos chansons, c'est vrai, elles s'ancrent dans une certaine Belgique. On chante ce qu'on est et ce qu'on vit. Aujourd'hui, principalement, ce qui se passe en ville, certaines injustices, une réalité souvent triste.

On a l'impression qu'il y a toujours une certaine rage en toi?

Je ne l'exprime plus dans les excès. Mais oui, à l'intérieur, il y a toujours une colère profonde par rapport à certaines choses.

On vient récemment d'apprendre la fin définitive du groupe de rock français Noir Désir. Comment cela retentit-il de ton côté?

On nous a souvent comparé, dans notre jeunesse, et encore aujourd'hui, à eux. Et oui, la disparition de Noir Désir m'a beaucoup marqué, comme beaucoup d'autres. Mais moi, peut-être un peu plus dans la mesure où nous avons déjà joué avec eux. C'était en 97 au Hall Polyvalent à Arlon. Les Chamalows faisaient la première partie du groupe de Bertrand Cantat. Mais si je les ai beaucoup suivis, je fais aussi partie de ceux qui pensent que cela aurait été indécent qu'ils remontent sur scène après ce qui s'est passé (Bertrand Cantat, le leader a été condamné pour avoir tué Marie Trintignant, ndlr). Pour moi, la page s'est tournée en 2003. Mais Noir Désir restera un groupe mythique et on gardera en souvenir ce qu'ils ont fait de grandiose.

Avec Moladji, y a-t-il un disque ou quelque chose en préparation?

J'ai un CD cinq titres avec les morceaux que l'on retrouve sur notre page MySpace. On espère enregistrer un album en 2011. C'est quasiment confirmé.

Autre fait marquant, tu es la voix de l'âne dans le film de Vincent Patar et Stéphane Aubier “Panique au village”. On te doit notamment ce fameux “purée qué gros veau” en plein cœur du film.

Faire les voix de dessin animé, j'ai adoré ça. Mais il y a des pros qui ne font que ça et avec qui je ne peux sans doute pas rivaliser. Je me suis retrouvé au coeur de Panique au Village parce que l'un des deux co-réalisateurs, Vincent Patar, est un Gaumais. Ca vient donc de là.

(à entendre ici, ndlr)

Tu as d'autres projets en ce moment?

Actuellement, à part Moladji, je n'ai rien d'autre comme projet. Mais je rêve de faire l'acteur dans un court métrage que je pourrais réaliser. Cela dit, j'ai encore du temps pour y penser. Et je ne doute pas que cela pourra se concrétiser à travers les nombreux contacts que j'ai l'occasion de concrétiser en présentant le projet Moladji.

http://www.myspace.com/moladji

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Post? par Nicolas

FOCUS:

Dans Moladji, le premier écrit sur tout ce qui le saigne ou le taraude. Il crée un univers où l'imaginaire flirte avec le réalisme froid d'un double constat. Non, l'amour (…)

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