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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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INTERVIEWS

21/11/10

TRIGGERFINGER

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CONCERT ÉVÉNEMENT À L'ENTREPÔT : TRIGGERFINGER Y POSERA SES GUITARES ET SES FÛTS LE 28 NOVEMBRE. SOIT, QUELQUES JOURS AVANT TROIS DATES SOLD OUT À L'ANCIENNE BELGIQUE. SOIT APRÈS DOUZE ANS D'EXISTENCE ET DES CENTAINES DE DATES – LOWLANDS, PUKKELPOP, ROCK WERCHTER. SOIT, ÉGALEMENT, QUELQUES JOURS À PEINE APRÈS LA SORTIE DE LEUR TROISIÈME ALBUM, « ALL THIS DANCIN' AROUND », ENREGISTRÉ À LOS ANGELES PAR GREG GORDON (OASIS, SLAYER, SYSTEM OF A DOWN, SOULWAX…). NOUS SOMMES ALLÉS À LA RENCONTRE DU PLUS ROCK'N ROLL DES TRIOS BELGES QUELQUES MINUTES APRÈS LEUR EXTRAORDINAIRE PRESTATION À SEDAN OÙ, S'ILS N'ÉTAIENT PAS TÊTE D'AFFICHE, ILS FURENT INCONTESTABLEMENT L'ÉVÉNEMENT DE LA SOIRÉE. UNE SET LIST COMPOSÉE DE RETROUVAILLES (« FIRST TASTE », « SHORT TERM MEMORY LOVE », “IS IT”, “ON MY KNEES”…) ET D'UNE FLOPÉE DE NOUVEAUX TITRES AU BLUES SEXY, INTENSE ET PUISSANT, INTERPRÉTÉS PAR UN GROUPE AU SOMMET DE SA FORME ET DE SON CHARME. VOICI LE COMPTE RENDU D'UNE AGRÉABLE DISCUSSION EN COMPAGNIE DE RUBEN BLOCK (VOIX ET GUITARE) ET DE MARIO GOSSENS (BATTERIE).

En Belgique, Triggerfinger est un des groupes les plus en vue du moment. Pourtant, le son que vous proposez ne correspond pas à la mode de ces dernières années, et peut-être encore moins sur votre dernier album « All this Dancin' around », plutôt blues. Vous vous sentez en décalage par rapport à la scène rock belge ?

Ruben : Il y a beaucoup de choses qui se passent en Belgique. Il y a toujours eu beaucoup de variétés, entre la pop mainstream, le rock, et le reste. C'est plutôt cool. Nous y jouons depuis longtemps, nous y avons construit une belle fan base. Parce qu'on aime jouer, parce qu'on a appris, qu'on s'est agrandi en faisant les albums que nous avions envie de faire. Nous avons beaucoup de plaisir à jouer en Belgique, je crois que pour ça, c'est un des meilleurs endroits au monde. On n'est pas allé partout ailleurs, mais de ce qu'on peut entendre des autres groupes, c'est un très cool endroit pour jouer. Le nombre de festival pour un pays si petit est extraordinaire. Nous nous y sentons bien.

Est-ce que cet intérêt pour ces sons un peu rétros, c'est de la nostalgie, ou un rejet par rapport à ce qui se fait de nouveau, par exemple au niveau électro et autres ?

R : Non ! Nous aimons différentes sortes de musique. Pas seulement les vieilles choses.

Marco : Il y a de tout. Si c'est de la bonne musique, c'est de la bonne musique, quelle qu'elle soit. Le style n'a pas d'importance. Nous jouons du rock'n roll, mais on écoute aussi Justice, par exemple. Ce ne pas si éloigné du rock'n roll, il y a le même genre d'intensité.

R : Nous aimons beaucoup la musique un peu plus vieille, parce qu'il y a tant de bons albums qui ont été enregistrés. C'est un bon apprentissage, si tu écoutes Ray Charles, Howlin' Wolf et des centaines de disques blues, country, rockabilly ou quoique ce soit. C'est une bonne école. On y apprend ce qui est important pour nous. Par exemple, ça nous a toujours semblé important qu'il y ait du groove entre les musiciens. Le groove, c'est l'affaire de tous, pas seulement celle du batteur. C'est ce que tu entends si tu écoute Ray Charles, tu écoutes un groove intense, le groove est dans ses mains, il est dans les cuivres, il est dans la basse, dans les percussions… Tout le monde a son rôle. C'est quelque chose que nous aimons dans ces vieux disques. Et il y a aussi les performances. Ces temps-ci, tu as beaucoup de musiques, surtout sur album mais même en live, qui misent tout sur l'impact. C'est « As loud as you can ». Chaque signal qui est enregistré le sera aussi fort qu'il peut l'être. Et ça va être mixé aussi fort que ça peut l'être, et il n'y a plus de dynamique. Ça ne descend ou ne monte plus, et tu te ramasses tout en pleine figure sur toute la durée. Nous aimons la puissance, mais pas tout le temps, ça doit aller et venir. C'est quelque chose que nous essayons de faire sur nos disques. Garder la dynamique, garder une évolution, un coté sexy. Si tu ne fais que jouer fort, le coté sexy est absent.

Vous avez un tout nouvel album, qui s'appelle « All This Dancin' Around ». Pouvez-vous le présenter ?

R : C'est un album plutôt blues, je pense. Il y a beaucoup de blues dessus. On va plus loin dans… Tu sais, nous travaillons selon une certaine esthétique, qui correspond au groupe. Il y a beaucoup de choses qui tournent autour de cette esthétique, comme les racines, les prestations scéniques, les vêtements en font aussi partie. Dans chaque album que nous faisons, on essaye de garder cette esthétique intéressante, en en cherchant des autres aspects. Cette fois-ci, la plus grande différence a été que nous avons travaillé avec un coproducteur, en la personne de Greg Gordon. Marco le connaissait parce qu'il a travaillé avec lui sur l'album de Black Box Revelation. Avant, nous étions toujours impliqués dans le processus d'enregistrement. Paul (bassiste du groupe) a un studio,  alors on faisait plutôt les choses nous-mêmes. Mais ce n'est pas toujours bon, parce que tu ne peux pas garder une distance entre l'enregistrement et le jeu. Tu es trop impliqué. Donc, pour celui-ci, nous sommes allés à Los Angeles. Le premier jour, lors du soundchek, nous avons enregistré une chanson pour voir la manière dont ça aller sonner. C'était juste des essais. Quand nous l'avons entendue, on s'est dit que c'était exactement la manière dont on voulait sonner. Ce qu'on entendait dans les enceintes, c'était exactement comme si jouions juste à coté les uns des autres. A partir de là, on savait qu'on pouvait compter sur Greg Gordon, ce gars connaissait son métier. On n'avait pas à se préoccuper de la manière dont nous allions enregistrer, lui le faisait. Nous, on n'avait qu'à jouer, et à faire de bonnes prises.

Vous avez travaillé dans des conditions vintage ?

R : Oui ! En fait, tout le studio était vintage. Il date des seventies, et rien n'a changé depuis, jusqu'au tapis. Tout y date des années septante. La table de mixage, le vieil enregistreur sur bande…

M : Enregistrer sur bande, nous l'avons déjà fait avant, mais la nostalgie rend les choses très différentes, les souvenirs. Beaucoup d'albums que tout le monde possède ont été enregistrés là. C'est un peu intimidant. Etre là, voir que le studio est toujours le même… Waow ! Metallica, Nirvana, Fleetwood Mac, Beck, tout le monde a enregistré là. C'est assez extraordinaire, surtout parce que c'est toujours la même table de mixage… Tout est d'origine, à l'exception de l'équipe.

C'est un peu magique…

M : Oui, c'est un peu magique ! Surtout quand tu es assis sur les toilettes. Tu imagines ceux qui se sont assis là auparavant ? (Rires) Dave Grohl, tous ces artistes ? C'est extraordinaire. Tu peux même les sentir.

R : Autre chose d'assez cool, les gens de là-bas étaient si agréables qu'après un jour, tu te sentais à la maison. Tu peux poser tes guitares partout, t'installer, tu es chez toi. C'est bien, parce que c'est la base pour faire un bon album. Se sentir bien, et en confiance.

Début décembre, vous allez remplir l'Ancienne Belgique pour trois soirs consécutifs. Vous vous sentez comment ?

R : Nous sommes très contents !

Nerveux ?

M : Jamais.

R : Nous le serons un peu. Au moment où nous entrerons en scène, j'imagine. Mais ce sera bien ! Nous ne nous attendions pas à trois concerts complets à l'Ancienne Belgique. Nous étions déjà heureux il y a deux ans, quand nous l'avons fait un soir. Alors, trois…

M : Pour nous, il y a aussi ce qui se passe aux Pays-Bas qui prend de l'importance. Nous allons faire deux concerts à Amsterdam, au Paradisio. Ce qui est vraiment cool, parce qu'il y a non seulement Belgique, mais aussi quelque chose de nouveau qui se passe. On est vraiment content.

En Belgique, vous avez fait Wercher, le Pukkelpop, entre autres. Que peut-on espérer de plus, quels sont vos objectifs au niveau belge ?

R : Nous voulons continuer à jouer ici, faire ces gros festivals. Il y a un nouvel album, donc nous voulons vraiment jouer là, on veut en faire la promotion et surtout y jouer nos nouveaux morceaux. Nous y avons déjà joué, mais on a beaucoup de nouvelles chansons à proposer, ça ne peut pas être le même show. Nous ne serons jamais fatigués de jouer avec Triggerfinger. Je veux jouer à Werchter cent fois si je le peux ! C'est un des festivals les plus massifs au monde. Si on peut continuer à faire ça, faire des disques, jouer comme aujourd'hui, j'en serais vraiment heureux.

Il y a aussi une sorte de magie, lorsqu'on se produit à Werchter ? Beaucoup de grands groupes y sont passés également…

M : Oui, c'est spécial. Mais chaque concert que tu joues est spécial. C'est toujours différent. Quelque chose peut se passer, ou pas… Aucun concert n'est le même. Ce qui veut dire qu'évidemment, ces gros festivals sont spéciaux, car il y a beaucoup de publicité autour, mais au final, ce n'est pas nécessairement les meilleurs concerts que tu donnes. Nous avons découvert beaucoup de fois qu'on se disait « waaa, c'est le Pukkelpop, waaa, c'est Werchter, ça va être grandiose…», et puis tu joues et… « Hum, hier, à Arlon, c'était meilleur ! » Tu ne sais jamais. Ça peut être un super concert, comme quand on a joué au Lowlands Festival aux Pays-Bas. C'était aussi sur une très grosse scène, et le concert a été complètement fou ! Nous avons très bien joué, devant 20 000 personnes et c'était comme si on était dans un club. Si tu peux jouer des festivals de cette taille, et avoir le feeling d'un concert dans un club, c'est extraordinaire.

Dans le blues que vous jouez, il y a un coté « dirty », « nasty »…

M : En un seul mot : « sexy » ! (rires)

J'allais le dire. Quelque chose de charnel… Donc vous êtes d'accord ?

R : Absolument.

C'est comme si…

M : Tu peux le dire (rires)…

… Comme si vous faisiez l'amour avec le public.

Ruben, souritant : Oui, c'est comme avoir un rapport sexuel. C'est une histoire d'émotions, de sentiments… Ça fait partie de notre dynamique. Il n'y a qu'une manière de le faire, c'est de se donner complètement. Parfois, c'est dur. C'est un peu comme si on se mettait à nu. (rires). C'est un peu intime. Faire des concerts de la sorte est un peu comme faire l'amour, oui.

Est-ce que vos compagnes en sont jalouses ?

R : Je lui raconte tout. Je crois qu'elle aime ça !

M : Rendre sa femme jalouse n'est pas toujours une mauvaise chose.

R : Non, quand tu es avec quelqu'un,  c'est parce que tu apprécies aussi ce que fait cette personne, tu la comprends.

Vous êtes tous des musiciens qui ont un parcours plutôt long, même au sein de Triggerfinger. Aujourd'hui, ça fonctionne, mais ça n'a pas toujours été le cas. Quel a été le déclic ?

R : C'est juste que nous jouons depuis très longtemps, et c'est la principale raison au fait que l'on soit arrivé là. On fait ça depuis douze ans… Ce n'est pas comme si un jour quelqu'un s'était levé et avait dit « Hey, this is Triggerfinger, bam ! ». Nous avons travaillé, pas seulement nous, mais aussi notre management, notre agence de booking, notre label, tout le monde a travaillé pour mener ce groupe un niveau plus haut. Et c'est pourquoi, après tant d'années, les choses se passent. Cela fait six ans qu'on joue aux Pays-Bas ! Pour certaines personnes, Triggerfinger vient de nulle part, soudainement. Ça ne s'est pas passé comme ça ! Nous avons joué, joué, joué… Regarde-nous, regarde ma barbe, grise !

Ce n'est pas la première fois que vous allez jouez à Arlon…

R : Non, c'est la troisième. Il y a eu un festival, et une autre fois dans la salle de concert. L'Entrepôt. On est content de revenir, définitivement !

Quelles sont vos envies et fantasmes au niveau international, où souhaitez-vous jouer ?

R : On veut continuer de la même manière, comme ce que nous faisons en Belgique et aux Pays-Bas, depuis longtemps. Construire. Nous allons bientôt jouer en France, en Allemagne, en Suisse. On le fait depuis plusieurs années, et nous avons atteint un point où ce n'est plus un risque financier. Cela ne nous coûte plus beaucoup d'argent. Si nous pouvions aller un peu plus loin dans cette voie, faire un peu de profit, ce serait bien, parce que ça te permet de t'intéresser à un autre pays ensuite.

Bien, merci beaucoup !

R : Merci ! C'était une belle interview !

Merci à Ruben et Mario pour leur disponibilité et la convivialité de cette entrevue. Merci également à David Marceau de l'agence Sapristi pour l'avoir rendue possible. Interview Rock'n Gaume réalisée le 19/11/10 à Sedan par Nicolas Ancion et Vanessa Rossignon.

www.tiggerfinger.net / www.myspace.com/triggerfingertheshooters 

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Post? par Nicolas

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