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INTERVIEWS

06/09/10

TAGADA JONES

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TAGADA JONES EST DEVENU UN MYTHE DU PUNK FRANÇAIS. 17 ANS DE CARRIÈRE, 6 ALBUMS ET 1300 CONCERTS, LE GROUPE DE RENNES NE S'EST JAMAIS ARRÊTÉ. AVANT DE PARTICIPER AU CONCERT DU BAL DES ENRAGÉS À WARD'IN, ILS ÉTAIENT AU DONKEY ROCK À SÉLANGE ET NIKO, LE CHANTEUR, A ACCEPTÉ DE RÉPONDRE AUX QUESTIONS D'AUDREY ZIMMER!

Voilà 15 ans que Tagada Jones existe, plus de 1000 concerts à votre actif…

Niko (Chant-Guitare) : On est presqu'à 1300. Presque !

Oui, vous avez d'ailleurs fêté les 1000 il y a trois ans.

Tagada Jones c'est aussi 12 albums, certains vendus pratiquement dans le monde entier.  

Pratiquement… (Insistance sur le mot) (Rires)

Bon, on va dire dans le monde entier alors !

Ouais voilà ! Non, on peut rester sur pratiquement, il en manque quelques uns de pays en fait. (Rires)

Quel effet ça fait d'en être arrivé là ?

En fait ce qui est assez marrant c'est que quand on a commencé, c'était vraiment une histoire d'étudiants qui allaient répéter pour pas se faire chier le samedi après midi et personne n'y croyait ! On faisait ca vraiment pour rigoler. En  1997, à l'époque où Seb est arrivé, on a décidé de passer le cap, moi j'avais un petit boulot que j'ai arrêté et il y en a qui ont largué leurs études. L'idée, c'était de tenter l'aventure, peu importe si ça marche ou pas. Et effectivement, depuis ça fait 15 ans et au final on est assez surpris ! Je pense que le gros avantage qu'on a eu avec Tagada, c'est qu'on a jamais rien fait vite, tout s'est construit petit à petit, du coup la carrière continue à évoluer, par exemple on a fait le festival les vieilles charrues, le plus gros festival français, donc on a encore découvert plein de choses cet été. Il n'y a pas le coté un peu chiant où d'un seul coup t'as connu tes grosses heures de gloire puis tu te retrouves à jouer dans des petites salles, ce que les groupes ont du mal à supporter, quoi qu'ils en disent. On a vraiment commencé dans les squats, etc…

Job (Batterie) : Maintenant on se retrouve ici !

Au Donkey Rock.

(Rires)

C'est sans doute grâce au fait de ne pas vouloir intentionnellement grimper de plus en plus haut ?

On ne s'est jamais posé cette question là, ça c'est fait petit à petit naturellement. Il n'y a jamais eu de grosse somme d'argent, de marketing en rapport avec le groupe, puisqu'on a toujours tout géré nous même. On s'est fait connaître grâce au « bouche à oreilles », et maintenant, on a même une deuxième génération de public, plus jeune, de 13 à 15 ans qui commencent à suivre le groupe avec leurs parents. On est extrêmement contents de pouvoir continuer à vivre de notre passion et à rencontrer plein de gens de plein de cultures différentes. L'année dernière, on a fait 16 pays différents dont 4 nouveaux, aussi incroyablement que ca puisse paraitre, on n'avait jamais joué en Allemagne et en Autriche. Puis il y a eu le Japon, Taiwan et même la Russie, où nous avons pris une grosse claque, on était super contents des concerts là-bas.

Il y a quelques années, un nouveau membre s'était ajouté au groupe, il s'agit de Gus, deuxième chanteur et sampler, qui a quitté le groupe en 2007. Était-ce voulu, une rencontre, le hasard ?

Stef (Guitare) : C'est un pote en fait! Et il est arrivé comme ca. Et comme il écoutait beaucoup d'électro et tout ca il a apporté la touche euh ….

Batteur : matérielle... ?

G : La touche électro qu'il y a eut dans Tagada pendant 8 ans quoi.

B : Le coté machine et tout ca.

G : Ouais voilà. Et maintenant je pense qu'on va en refaire des machines mais surement un peu moins qu'avant.

B : Je n'étais pas dans le groupe avant, déjà !

G : On a choppé une machine comme batteur

(Rires)

Niko : L'arrivée de Gus s'est faite très naturellement, parce qu'à l'époque on habitait dans une longère, on vivait en communauté, et du coup on était souvent là à faire la fête. Un soir il était là, avec Stef, parce que c'était surtout un pote à lui, ils avaient déjà eu un groupe ensemble. Il nous a dit qu'il aimerait bien essayer des machines sur notre musique et on a dit « Aucun problème ! ».  Il est venu la semaine d'après avec ses machines, on a fait une répèt', et ça nous a tous plu. On a une anecdote assez marrante d'ailleurs. Il ne connaissait pas trop son matériel, il ne le maitrisait pas complètement, on touchait tous au sampler et à un moment on a commencé à déclencher des sons avec son clavier dès qu'il avait le dos tourné. Il ne s'en rendait pas compte et il pètait les plombs.

En fait, il n'a jamais trop pris part à la composition. C'était son caractère à lui d'arriver quand les chansons étaient bien avancées, voire finies. Du coup, son départ n'a pas trop influencé sur la composition parce qu'on s'imposait sans lui. Sauf que pour le dernier album, on s'est dit que ce serait quand même bien d'avoir quelques machines parce qu'on trouve ca sympa et on a fait appel à un autre gars qui était le guitariste-programmateur du groupe Sheinkov. Il a travaillé sur le côté électro du dernier album et tout le monde a ressenti un retour au coté plus punk rock qui était un peu la base, l'origine.

Est-ce la raison du nom de votre nouvel album «  Les compteurs à zéro » ?

Ouais mais en fait, le fait qu'on revienne à quatre, c'est plutôt cyclique. Il y avait aussi la première avec Le Bal des Enragés mais il y a aussi le millième qu'on a fêté en 2007 avec Tagada Jones. On a fait un peu comme avec Le Bal des Enragés, on a invité plein d'amis qu'on faisait jouer les uns après les autres. On a fait deux jours comme ca. Et c'était cet album là, donc on s'est dit qu'on repartait pour un autre cycle de 1000 à 2000. C'était un peu un défi en l'air mais je pense qu'on est bien parti pour atteindre les 2000 dans 7 ans, 10 ans. Il y avait donc cette histoire de cycle puis la pochette aussi qui représentait un peu ça, la genèse, un personnage qui passe le relais à un jeune. Il y a aussi le coté direct de remettre les compteurs à zéro, l'expression qui veut dire qu'on tape le poing sur la table.

Les paroles de vos chansons sont engagées et parlent des problèmes de société qui nous entourent. Quelle est votre source principale, ce que vous voyez et/ou entendez dans les médias ou ce qui vous touche personnellement ?

Il y a moins le coté informations, médias et tout ça parce que je ne regarde plus la télévision, ça m'énerve de trop, sauf des films de temps en temps. Par contre, on se balade beaucoup, on rencontre plein de gens avec qui on discute, et plus le temps passe plus on a des expériences vécues, pas forcément par nous mais par notre entourage ou juste les gens qu'on rencontre, le public ou les gens qui nous accueillent ou les autres groupes. Puis évidemment, t'es toujours plus ou moins au courant de ce qui se passe même si c'est indirect, mais bon moins par le coté télé, journaux car il y a toujours un parti pris qui est trop important et moi ca m'énerve de regarder ça. Regarder les chaines françaises, c'est pathétique. Donc voilà, c'est plutôt le côté relationnel qui nous inspire, on tire plus ça de l'humain quelque part.

Dans les pays non francophones dans lesquels vous avez eu l'occasion de vous produire tels que la Russie ou encore le Japon, pensez vous qu'ils aiment votre groupe pour la musique, ou est-ce qu'ils font la démarche de comprendre vos paroles et donc les messages qui s'y trouvent ?

Je pense qu'il y en a certains qui comprennent l'univers du groupe et il y en a d'autre qui ne le comprennent pas du tout non plus. On peut vraiment comparer ça aux jeunes Français qui écoutent des groupes anglais dont ils comprennent rien du tout aux paroles et s'en foutent royalement. Il y a des gens qui vont juste voir le concert pour le son qu'on dégage. C'est divers et varié. Puis ça dépend aussi des pays parce qu'il y en a où l'envie est plus forte d'aller découvrir ou d'aller de l'avant et d'autres où le marché est tellement développé qu'ils s'en foutent royalement. On va souvent jouer en première partie de groupes connus à l'étranger, on procède par échange. C'est très intéressant de savoir que le public ne nous connait ni d'Eve, ni d'Adam, c'est un autre challenge, parce que dès qu'on joue dans un pays francophone l'univers Tagada Jones, il est toujours connu, les gens nous ciblent bien, comprennent bien ce qu'on représente, alors que dès qu'on va à l'étranger, il faut qu'on donne de la sauce musicale, c'est ça qui est assez marrant.

Mais le fait que le public ne vous connaisse pas du tout, ils ont sans doute une réaction différente ?

On a toujours eu la chance de jouer beaucoup à l'étranger et il y a toujours eu un bon retour. Sans doute le côté énergique du groupe sur scène. Et le fait qu'on soit vraiment des potes, ça se ressent. Ça serait pas possible pour nous de partir avec quelqu'un qui fait la gueule parce qu'il est juste pro, qu'il vient juste bosser. Ce n'est pas envisageable.

Vous avez eu plusieurs dates en Belgique dont quelques unes en Province de Luxembourg. Y-a-t-il quelque chose de différent par rapport à votre public français ? Si oui, quoi ?

Je trouve que ce n'est pas très éloigné à part que le Belge en général est quand même plus cool que le français, l'individu quoi. Et la bière est meilleure qu'en France aussi ! Mais sinon, l'organisation des concerts est un peu différente aussi, si tu veux, en France c'est très structuré, ici c'est un peu plus une méthode à l'anglaise entre guillemets mais fondamentalement ce n'est pas très différent, encore moins selon les régions.

Oui, puisqu'en Wallonie on parle principalement le français …

Ouais puis de toute façon on va jamais jouer du coté flamand !

Non ?

Ben ça nous est peut-être arrivé une ou deux fois mais c'est très rare.

Merci beaucoup de m'avoir accordé un peu de ton temps. Un dernier mot peut-être ?

Ben en tout cas merci pour l'interview, c'est toujours bien, on vient vraiment de là avec le groupe, on a été connu grâce aux gens qui sont venus nous voir en concert mais aussi grâce aux fanzines, aux webzines, et s'il n'y avait pas eu tout ca, une espèce de presse alternative, on n'en serait peut-être pas là. Et ça va aussi dans le sens du discours du groupe qui est un petit peu de donner des coup de pieds dans le cul  de toute cette presse avec ces informations à 2 francs 50 aussi bien politiques que sociales ou musicales ! Parce que tu vois la presse musicale, maintenant, c'est plus du marketing qu'autre chose. Les maisons de disque achètent des encarts. C'était déjà comme ça au début mais c'est vraiment pire que tout en ce moment, et voilà c'est toujours bien d'avoir des gens, des passionnés comme toi qui vont interviewer les groupes qui donnent un point de vue un peu plus naturel.

Myspace de Tagada Jones

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Post? par AudreyZ

FOCUS:

Tagada Jones, déjà 20 ans d'existence ! 20 ans aux cours desquels le groupe a parcouru 24 pays, produit plus de 1600 concerts et 7 albums studio, rien que ça (…)

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