EN PRÉPARATION DES ARALUNAIRES, J'AI INTERVIEWÉ PRIMITIV. IL EST BEATBOXER, IL EST BRUXELLOIS, IL A LA PÊCHE ET IL SERA LÀ LE DIMANCHE 02 MAI À LA PLACE DEN SCHMIDT.
Est-ce que tu peux me parler un peu de Primitiv, depuis quand ce nom existe ?
Primitiv : Ca fait trois ans que je fais de la scène et ça a tout de suite bien marché. Je n'ai pas eu besoin de gagner énormément de concours pour ça !
Est-ce que gamin, tu rêvais de faire de la scène ?
Primitiv : Pas du tout, alors là vraiment pas! Le beatbox m'est venu vraiment par hasard, j'en faisais pour m'amuser. Et puis j'ai vraiment découvert le beatbox vers mes 17-18 ans, et vers mes 19-20 ans j'ai commencé à avoir un niveau. J'ai fait ma première grosse scène au championnat de Belgique à Anvers au Petrol. Je pensais que ce n'était pas mon truc, en fait c'était une sorte de challenge pour moi et j'ai adoré ça. C'est ce qui ma donné envie de continuer la scène et les battles. Suite à ça, j'ai continué à faire des grosses scènes avec les Noctures de l'ULB à Bruxelles et à être demandé. J'avais une passion pour la musique, mais pas pour la scène. C'est donc à partir de là que j'ai développé une passion pour la scène.
D'où vient ce nom «Primitiv» ?
Primitiv : A la base, je voulais faire de la musique électro et du dj ridoo, je devais avoir 16 ans. J'aimais bien ce nom et je trouve qu'il va bien avec la manière un peu tribale et futuriste de faire cette musique.
Tu es arrivé vice champion du Wild Card Contest. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es démarqué des autres ? On parle d'originalité, tu sais nous en dire plus ?
Primitiv : Contrairement à d'autres beatboxers, je me suis concentré sur la création et la production. Je compose mes propres morceaux et j'ai développé mes propres sonorités, j'ai développé tout ce qui est infrabasse, rythmique et mélodie de l'infrabasse à un niveau assez puissant et précis, suffisamment travaillé que pour développer des styles comme la dubstep ou de l'électro. Sans que ce soit une caricature, vraiment pour que ce soit de la dubstep ou de l'électro. En beatbox, à la base, ils font surtout du hip-hop. Non seulement moi j'ai mes propres créations en hip-hop, mais également dans d'autres styles.
Est-ce que cette deuxième place t'as apporté des ouvertures?
Primitiv : Pas vraiment, je le dis d'ailleurs de plus en plus, dans le beatbox tu gagnes des championnats, donc t'as des titres mais c'est que des diplômes et dans le monde de la musique, on ne regarde pas tes diplômes, on regarde ta musique. Le titre n'est qu'un symbole de ce que je fais mais ce n'est pas ça qui fait que je réussis, c'est ma musique qui fait que je réussis. Ca m'a ouvert des portes, mais ça ne m'a pas tellement permis de faire plus de scène. Je jouais déjà dans des gros festivals comme Couleur Café avant d'avoir des gros titres. J'ai été vice champion un peu avant Couleur Café et ils ne le savaient pas avant de me booker, je pense que je suis booké pour ma musique. Un programmateur, il ne va regarder tes titres, il va regarder ta musique. Le titre ce n'est qu'une porte d'entrée à l'entretien d'embauche.
Ah ok et ça ne fonctionne pas pour le monde de la musique alors...
Primitiv : Non, non, je ne dis pas que le titre n'a aucune valeur, c'est bien d'avoir un titre de vice champion du monde ou national. Mais en fait, c'est secondaire, c'est accessoire, c'est le petit truc en plus.
Vice champion du monde, ça demande du travail. A quelle fréquence travailles-tu ?
Primitiv : A la base, c'est un hobby donc je ne compte pas trop, mais on va dire que je travaille sérieusement trois heures par jour. Mais après, quand je marche dans la rue, quand je suis dans une cage d'escalier, quand je suis seul à un arrêt de bus, je m'entraîne ! C'est ça qui est bien avec le beatbox, tu es l'instrument, t'en fais quand tu veux, tu as une liberté de pratique assez importante. C'est difficile à dire mais je m'entraîne deux à trois heures par jour pour créer de nouveaux trucs, pour renforcer de nouvelles trouvailles.
A un tel niveau, je suppose que c'est devenu ton métier?
Primitiv : On peut dire que oui, c'est ce qui occupe la plupart de mon agenda donc oui c'est mon métier. Je suis, en Belgique, un des plus reconnu et même mondialement d'ailleurs. Pour compléter le reste de mes journées, je fais des études de philosophie qui m'enrichissent, musicalement parlant.
Est-ce que tu te considères comme un groupe sur scène muni de tous ses instruments?
Primitiv : Alors il y a deux manières de faire du beatbox, soit tu fais de la performance pure et là c'est de la démonstration technique d'un instrument. Et là, il y a des grands spécialistes comme Roxorloops. Après, t'as le beatboxer qui est plus compositeur, qui veut vraiment créer une atmosphère musicale à travers ses sonorités et c'est ce que je fais. Donc je me rapproche plus du dj. Mon concert, c'est un set en fait, un set qui a sa cohérence et qui plonge le spectateur dans un univers et qui essaye de le faire voyager à travers quelque chose de vraiment artistique. C'est donc plus proche du groupe ou du dj que du soliste qui fait une performance de son instrument. En plus, le beatbox, ça touche à beaucoup de domaines, ça touche la percussion, la mélodie, la voix, à la manière où tu bouges sur scène... Je me considère comme un artiste indépendant qui a un univers à partager.
Tu as fais des concours en Belgique et en France, est-ce que tu as déjà fait ou envisages-tu des tournées à l'étranger?
Primitiv :J'ai fais des tournées en Asie, en Indonésie, à Singapour, j'ai joué en France plusieurs fois. J'ai également joué à New York et pour l'année prochaine, je prépare une tournée en Asie et en Australie. Une fois sur deux, je joue à l'étranger. D'ailleurs, la veille des Aralunaires, je jouerai en Suisse, à Zurich et après ça (rire...), je pourrai pas dormir parce que je fini de jouer à trois heure du matin. Je prendrai mon train à cinq heures, j'arrive là-bas à dix heures du matin et si j'ai un lit je pourrai dormir quelques heures.
Est-ce que tu as déjà formé un groupe auparavant ou est-ce que Primitiv est ta première formation ?
Primitiv : J'ai commencé à faire des grosses scènes avec ABB, un groupe liégeois, c'était il y a trois ans. Quand j'ai commencé à vouloir faire de la scène, j'ai tout de suite voulu faire des grosses scènes donc j'ai contacté ce groupe qui passait à Couleur Café, Dour, le Botanique, enfin qui jouait dans des grosses salles. J'avais un solo de cinq minutes à faire avec eux. J'ai accompagné quelques groupes en featuring. J'ai pas encore trouvé l'opportunité de jouer dans un groupe en fait.
C'est à envisager pour le futur?
Primitiv : Franchement moi je suis ouvert à tout, je suis un artiste qui aime bien la diversité et la découverte.
Je vois que tu as fait Couleur Café, tu joueras aux Aralunaires le 2 mai prochain, comment appréhendes-tu la scène d'Arlon?
Primitiv : J'ai vu que les Aralunaires était un festival qui avait une assez grosse ouverture, qui avait une qualité de sélection et surtout une cohérence dans la diversité de sélection et je me suis dit que ça collait bien avec ce que je fais et que ce que je vais leur proposer va leur plaire. A mon avis, j'envisage quelque chose de divers, assez complet et enrichissant car c'est un festival comme j'en vois peu, en fait.
Pour terminer mon interview, qu'est-ce que tu nous réserves précisément pour les Aralunaires ?
Primitiv : Je vais donner quelque chose qui me fait penser aux Aralunaires, quelque chose de très aérien, qui décolle, un peu spatial quoi (rire...)
Et bien voilà, j'en ai terminé pour ma part, merci beaucoup en tout cas, on se voit aux Aralunaires le 02 mai prochain alors...
Primitiv : Il n'y a pas de quoi, sans soucis, on pourra aller boire verre.
Effectivement, encore un grand merci à Primitiv pour sa sympathie et vous pouvez aller l'écouter, il excelle dans son talent. C'est sur son myspace:
http://www.myspace.com/theprimitiv
