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19/08/13

TWO KIDS ON HOLIDAY

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INTERVIEW TWO KIDS ON HOLIDAY, LES ARDENTES (11 JUILLET 2013)

Savez-vous nous décrire Two Kids On Holiday en quelques mots ?

Julian : C'est un duo pop électronique, avec deux personnes dont un claviériste et un batteur, qui rallie le côté abstrait du synthé et le côté réel de la vraie batterie qui percute en live.

Tout ça est arrivé très vite, vous vous êtes formés il y a quelques mois seulement, comment est venue cette décision de partir en duo ?

Julian : Ce sont des compositions que j'avais déjà depuis un certain temps, et j'ai demandé à Gil de mettre de la batterie dessus, dans un premier temps. Le fait est que j'avais besoin de quelqu'un de confiance avec qui je savais que ça allait rouler assez rapidement et j'ai tout de suite pensé à lui, c'est vraiment un super batteur. Je pense que j'avais envie aussi de porter le projet avec lui.

C'est parce qu'il te fallait un batteur que tu as pensé à lui ? Ou voulais-tu vraiment faire quelque chose avec lui ?

Julian : Je ne l'ai pas pris parce que c'est un batteur, mais parce que c'est un super batteur. En plus, c'est une personne avec qui j'ai beaucoup d'affinités, on partage pas mal de choses. Un duo, c'est délicat. Imagine si j'avais demandé à un autre batteur que je ne connais pas du tout, par exemple on a été quelques fois à Paris, deux fois quatre heures aller-retour, ce n'est pas évident si tu n'as rien à dire au gars et que tu ne le connais pas. Comme ça, ça n'aurait pas été possible, il fallait aussi un gars que je connaissais, et il se fait qu'il était disponible.

Gil : Et en plus, il y avait le fait que tes compositions, tu ne les avais jamais fait écouter à qui que ce soit, que tu n'étais pas vraiment confiant, et quand tu me l'as demandé, c'était plus un aspect « je te le fais écouter mais n'en parle pas et donne-moi ton avis ». Si tu es hyper confiant dans ton projet, que tu sais que ça va marcher et que ça tue, tu le proposes à plusieurs personnes et tu fais une espèce d'audition. Là tu étais moins en mode « confiance ».

Julian : Exactement, ce sont des compos que j'avais depuis trois ans et je me disais que c'était peut-être des trucs irréalisables, mais au final, ça l'était.

La façon dont tu en parles, ça a l'air assez personnel, de quoi parlent vos compositions justement ?

Julian : c'est personnel dans le sens où les trois premières compositions sont des brides que j'ai fait chez moi. Donc oui, ces trois compos-là sont personnelles et ça parle de mes rapports familiaux en gros. J'avais basé ces trois compos là-dessus, c'était un peu une espèce de thérapie au final.

Du fait alors qu'elles soient comme une thérapie, n'est-il pas difficile de les jouer devant les gens ?

Julian : Non, car à partir du moment où tu es « guéri », il y a des choses qui ne t'atteignent plus, donc tu peux les partager. Je les ai facilement partagées, je n'y pense même plus.

Gil : Et dans les nouveaux morceaux, il y a des trucs totalement différents.

Julian : En fait, avec Two Kids, je me dis que niveau paroles, pour une fois je n'ai pas d'avis autre à demander qu'à Gil, et on n'en parle même pas forcément.

Gil : Par exemple « Berlin », on sait de quoi ça parle et on n'a pas besoin de l'expliquer.

Julian : En fait c'est un groupe qu'à la base j'avais tout seul, et je me suis dit que j'avais plein d'idées de textes et je me suis lancé.

Donc tu composes seul ?

Julian : Dans les textes oui, majoritairement, mais pas dans les compositions, Gil met vraiment son grain de sel dans tout ce qui est arrangements, rythmiques batterie, choses que je ne suis pas vraiment capable de faire, et il est hyper efficace.

Comment ont réagi vos autres groupes avec cette idée de duo ? The Waow, Thot, Morning Dead ? Surtout les Waow, car vous étiez dedans tous les deux…

Gil : Au début les Waow se sont posé des questions sur le fait qu'on fasse un projet à deux, sans en avoir parlé. Moi, Thot, je l'avais déjà avant les autres groupes. Ils ont été surpris parce qu'on ne leur en a pas parlé, mais on ne leur en as pas parlé, pas parce qu'on voulait s'en cacher, mais moi j'estime que je suis moi, Gil, batteur, et je fais de la musique parce que j'aime bien ça, avec qui me le demande, j'aime bien le groupe, mais si jamais il y a un truc qui empiète sur les autres, par exemple si il y a une date qui tombe, ça a toujours été celui qui me le demande en premier qui a cette date. Mais si vraiment c'est une super bonne date pour un groupe et que j'avais déjà la date de prise avec un autre groupe, j'en discute simplement. Ça nous est déjà arrivé avec The Waow, et un groupe dans lequel j'étais, mais dont je ne fais plus partie. On compte sur la compréhension des autres. Mais The Waow, ça a juste été mal compris, à cause du fait qu'on n'en avait pas parlé avant. Mais avec Thot, ils sont habitués au fait que j'ai d'autres projets et que j'aime bien faire des choses différentes.

Ou trouvez-vous encore de l'inspiration avec tous les groupes que vous avez à côté ?

Gil : Ce sont des styles différents. Avant Two Kids On Holiday par exemple, jamais je n'utilisais mes toms, même dans Thot, je ne joue pas de la même manière. Ce sont des trucs qui se développent, et même dans les Waow. Avant de jouer dans The Waow, je ne faisais que des trucs plus hards, et jamais je ne réfléchissais à comment mettre l'intensité, mais en moins de coups et en moins agressif.

Julian : On ne se pose même pas la question car ce sont vraiment des styles différents.

Au vu de l'avancée rapide de Two Kids On Holiday, vous venez de jouer aux Ardentes par exemple, ne réagissent-ils pas négativement ?

Gil : Non du tout, c'est compris. Tout le monde aimerait le faire, tous nos groupes auraient aimé jouer aujourd'hui, mais tout le monde comprend qu'on n'est pas tous à la même période, pas tous dans la même « mode » dans la musique, donc il n'y a pas de stress à ce niveau-là.

Comment décrieriez-vous le public de Two Kids On Holiday ?

Julian : Moi, j'ai été voir sur Facebook, les statistiques d'âge, je ne sais pas le décrire, mais je peux te parler de statistiques. Il semblerait que les Waow attirent plus une clientèle de 16-23 ans, et Two Kids On Holiday atteint plutôt les 25-35ans. C'est tout ce que je peux dire.

Comment expliquez-vous cette différence ?

Gil : Je pense que c'est une question d'accessibilité de la musique, The Waow ne fait pas des choses qui ont été déjà faites je pense, en tout cas on ne le fait pas en se disant qu'on fait quelque chose qui a déjà été fait, mais ce sont des sonorités ou des structures ou encore une musicalité, qui parlent plus aux gens. Et Two Kids On Holiday l'est beaucoup moins car les structures sont différentes, et les sonorités sont différentes aussi. Le fait qu'on ne soit que deux, qu'il n'y ait pas de guitare ni de basse, peut-être que les gens n'ont pas la même réaction. On n'a pas non plus de leader charismatique, auquel les gens pourraient s'identifier non plus.

C'était voulu de ne pas avoir tout ça, toute cette structure ?

Gil : Non car au début on ne l'a pas du tout pensé comme ça, des gens nous ont déjà proposé de faire de la basse, ou de nous accompagner en faisant des chœurs, ou même de la guitare. Mais nous on veut rester à deux car c'est le projet, et je pense que le fait de rester à deux aussi joue avec le public et que ça attire un public de gens curieux qui sont étonnés de voir ce que l'on peut développer à deux.

Êtes-vous influencés par les duos que l'on voit aujourd'hui ? Whites Stripes, Black Keys (à leurs débuts) ?

Gil : Non, on n'est pas vraiment fans de ces groupes-là.

Julian : A la base, c'est aussi une question de facilité, quand on est deux, fixer une répète, un concert, c'est plus facile. Les avis artistiques aussi sont plus faciles, tout est plus facile.

Pensez-vous que, comme Black Keys, vous céderez un jour à élargir la formation ?

Julian : J'espère que non. Mais un truc qui me plairait beaucoup, ça serait faire des dates spéciales, par exemple avec des percussionnistes, un truc qui rappelle les vacances, un truc sud-africain, super classe.

Gil : Forcément le fait qu'on ne soit que deux, on doit jouer sur le fait parfois d'avoir des aides. Une des premières dates qu'on a fait c'était à Charleroi, et le videur de la salle nous a dit qu'il était venu nous voir, parce que de l'extérieur, il avait l'impression que c'était deux batteurs qui jouaient, parce qu'on joue la dessus aussi. Je reçois des aides, mais ce n'est pas tricher car on joue tout ce qu'on fait, c'est juste une réflexion différente par rapport à comment on amène le live et comment on joue. Forcément, je pense que ce n'est un secret pour personne, quand on démarre un morceau comme « Left and right », il y a un riff sur l'orgue, personne ne nous voit toucher à quelque chose, mais c'est un fil conducteur de tout le morceau, du début à la fin. Julian joue beaucoup de trucs et moi aussi, on ne se cache pas du fait qu'il y a parfois des choses en plus que nous, mais ce n'est pas du playback non plus, et rien n'est faux. Il y a quelques semaines, tout le monde a fait un scandale par rapport au fait que Muse joue avec des séquences derrière eux. Evidemment, tout le monde le fait, ce n'est pas une facilité, carrément pas, Muse chante, tape, gratte, ils ne restent pas les bras croisés en regardant les gens et en faisant des clins d'œil. C'est juste qu'on a envie de donner aux gens quelque chose qui est aussi sincère et qui reproduit ce qu'on veut faire, au niveau de l'émotion et du message, que ça soit aussi proche possible de ce qu'on avait en tête en studio. On n'est que deux, mais on doit recourir de temps en temps à des choses comme des séquences, mais tout le reste est vraiment joué.

Julian : Il faut trouver des solutions.

Julian, n'as-tu pas l'impression de « changer ta personnalité » en tant que leader avec chaque groupe, ou plutôt de t'en créer une, spécifique à chaque groupe ?

Gil : C'est un jeu, on fait un spectacle. Mais on ne joue pas de la même manière.

Julian : Pour moi quand je fais un concert, c'est un peu comme une pièce de théâtre, si tu vas regarder un film avec un acteur connu, il ne va pas jouer la même chose dans un autre film. Quand je monte sur scène, c'est comme un spectacle, et je ne peux pas être le même dans Two Kids On Holiday que dans Morning Dead. Quoique, hier, je me suis pété l'arcade sur mon micro et ça a saigné partout. Donc pourquoi pas au final, me maquiller avec Two Kids.

Gil : Tu as des humoristes français qui font du cinéma, mais ce sont des humoristes, et ils font parfois des films très sombres, mais ce n'est pas pour autant qu'on se demande ce qu'ils font là.

Julian : C'est une manière de s'adapter.

Est-ce que justement, de par ce changement de rôle, le lien avec vos fans change ? Ou est-ce que les fans des Waow viennent voir Two Kids, par curiosité ?

Gil : Ah non, ce ne sont pas du tout les mêmes fans. Il y a quelques personnes qui nous suivent parce qu'ils nous connaissent personnellement, mais en dehors de cette poignée de personnes qui viennent nous voir pour nous en tant que Julian et Gil, et pas en tant que groupe, le reste, il y a les fans des Waow, les fans de Two Kids, les fans de Thot, les fans de Morning Dead. Le lien est différent. Il y a même des gens qui n'aiment pas ce qu'on fait d'un groupe à l'autre.

Julian : Bien sûr, et c'est ça qui est intéressant, parce que quand on fait une date par exemple avec Morning Dead dans un lieu hyper lugubre et underground et que des mecs viennent te trouver en te disant « c'était cool, mais pas contre Two Kids, je n'aime pas », tu te dis qu'une seule personne peut toucher plusieurs personnes totalement différentes. Après tu es fière de toi, tu te dis que tu touches un fan de métal et de musique alternative, qui écoute At The Drive In toute la journée, et en même temps tu touches un gars qui écoute Animal Collective, c'est assez flatteur.

Gil : Et je pense aussi que ça vient du fait qu'on n'a pas ce truc de vouloir « réussir » en tant qu'un groupe. Il y a pleins de groupes qui font des trucs différents, et on ne leur crache pas dessus pour autant. Par exemple Mike Patton, il a fait des trucs différents comme Faith No More, et des trucs plus sérieux comme ses reprises de musique de film, des autres trucs de métal, mais ça reste Mike Patton. On ne s'estime pas être comme lui, mais on a envie de s'amuser en musique, et on donne dans plusieurs genres parce que ça nous plait.

Julian : Le guitariste de Mars Volta par exemple, il fait At The Drive In, il a fait Mars Volta, il fait bien 15 CDs solos par an, et ça ne pose problème à personne.

Vous ne ressentez donc aucune compétition entre vos groupes ?

Gil : Non car ce ne sont pas du tout les mêmes scènes. À la limite The Waow et Two Kids qui sont peut-être un peu plus proches, mais ça reste quand même différent.

Niveau musique actuelle, quel est votre coup de cœur du moment ?

Julian : Au niveau belge, BRNS, Balthazar c'est pas mal.

Gil : Robbing Millions, je suis assez fan et je pense qu'on va bientôt entendre parler d'eux. Sinon un groupe flamand qui s'appelle Customs.

Quel est votre objectif premier dans la musique ?

Gil : C'est juste d'être peinard. On joue pour le public mais aussi pour nous.

Julian : Moi ce qui me plairait, par exemple avec Two Kids, c'est d'aller jouer dans des endroits remplis de soleil, je vois bien un truc à la plage, faire des tournées sud-américaines ou sud-africaines, ça serait vraiment un aboutissement.

Gil : Je crois que le but dans tous les groupes qu'on fait c'est faire de la musique dans de bonnes conditions et pouvoir défendre ce qu'on fait, que ce soit un style ou l'autre.

Julian : Exactement, peu importe à la limite l'endroit, tant que les conditions sont bonnes. Jusqu'à présent, la majorité de nos concerts avaient lieu dans de bonnes conditions. Je crois que l'aboutissement serait d'arriver à faire des concerts qui conviennent à chaque fois à chaque groupe et aussi dans de bonnes conditions avec un accueil, un public, enfin l'aboutissement que chaque groupe rêve.

Vous êtes sur le label des Ardentes, et êtes d'ailleurs un des premier groupe a y avoir été signé, pouvez nous nous expliquer le concept ?

Julian : Ce n'est pas un label, ils ont fait une agence de booking management. On a été pris grâce au Concourt Circuit, Jean-Yves nous a vus à la finale, il connaissait un peu avant et aimait bien, mais il fallait qu'il nous voie en live, et le Botanique c'était une bonne occasion car il faisait partie du jury et nous a décerné le prix des Ardentes, ce qui fait qu'on joue ici et qu'on répond à tes questions. Mais au-delà de ça, ce sont eux qui sont venus nous chercher et qui se sont posés la question de savoir comment arriver à gérer les Ardentes, les Transardentes, le Ronquières Festival, les Solidarités de la Musique, un nouveau festival, tous les Ardentes Club, tout en gérant un groupe. Le truc était de créer une agence sous le nom des ardentes qui s'appelle Please Advice dans lequel on est maintenant.

Quels sont les autres groupes dans cette agence de booking aujourd'hui?

Gil : Nous, Chickfight, et d'autres groupes, mais ce sont plus des DJ, Zenobe Et Gaston, des gens très sympathiques.

Un concert que rêveriez de faire ?

Julian : le Coachella, mais avec la toile transparente et les palmiers qui soufflent avec le vent derrière !

Par Alizee Villance.

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Post? par losange

FOCUS:

Né dans le sable des Iles de la Madeleine, Two Kids on Holiday assaisonne sa musique de rythmiques cavaleresque et de sons éclatants qui feront Vénus se réveiller (…)

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