Birdbones. Traduit littéralement par « ossement d'oiseaux », le nom du groupe donne des frissons mais heureusement, leur musique aussi. Cette appellation fait penser à la mort mais le groupe est bien vivant et je dirais même que cet oiseau sans chair, sait voler. Ce premier EP 6 titres est une première, bref, un œuf qui éclot et donne vie à 4 oisillons très vite arrivés à maturité. Ceux-ci ne nous cachent pas leur talent et leur maîtrise musicale virevoltante. Voici un petit bijou, que même une pie n'a pas le droit de voler. J'espère que vous aussi, vous battrez de vos propres ailes l'espace d'un instant.
On décolle en douceur sur le dos de l'oiseau avec le premier titre «Every Single One of Us ». Une intro planante qui fait chavirer les cœurs. Le chant de l'oiseau féminin ne peut vous laisser indifférent, en effet, il vous fait déjà oublier le fait que vous êtes dans le ciel. Une touche d'Anouk dans l'air sur le refrain avec des guitares plus puissantes et un piqué vers la fin pour terminer avec sensualité.
On continue notre voyage pour trouver «Streamline », une chanson calme sur fond de basse et batterie jazzy . Sans oublier ses solos de guitares par-ci par-là qui vous font pencher d'un côté ou de l'autre mais vous ne perdez pas l'équilibre car le tout est bien en place. Bref, on ne sait pas si on doit sourire, chanter ou pleurer mais l'important c'est que la mélodie ne soit pas arrêtée.
Troisième étape du voyage, on rencontre « Poor Boy » qui nous fait découvrir un autre tempérament de l'oiseau. Un horizon plus sombre apparaît et les deux pattes de l'individu commencent à être plus violentes mais s'accordent parfaitement à la vitesse de croisière. Des moments lents ou rapides, le temps qui vole souvent comme un oiseau se traîne d'autres fois comme une tortue ; mais il ne semble jamais plus agréable que lorsque l'on ne sait s'il va vite ou lentement. L'oiseau féminin se veut plus agressif dans ses paroles à certains moments ce qui vous rappelle d'autres volatiles comme Guano Apes.
On monte en altitude et en douceur respirer un air plus « fresh ». Au-dessus des nuages, c'est là que «Feel » nous emmène pour bouger la tête et presque nous demander d'enfiler un pantalon à pattes d'eph. Un battement d'ailes à la Lynyrd Skynyrd se fait sentir dès les premiers accords. On bouge la tête sur un couplet très révélateur de bon funkybird et on jubile de plaisir sur un solo de fin et une voix majestueuse, sans oublier de remercier Guns And Roses pour le savoir qu'ils ont laissé derrière eux.
On se rapproche de la fin, on croise des montagnes et on tombe sur «Ruins ». Une chanson moins dynamique, plus expérimental et progressive qui vous emportera sur son refrain planant.
L'oiseau atterrit sur une branche, pour baisser d'un ton sur sa dernière composition nommée «Whispering Ghosts ». Comme dans tout véritable périple, il y a des passages plus tristes. Mais l'oiseau chante, même si la branche sur laquelle il est perché peut craquer, parce qu'il sait qu'il a des ailes. C'est avec une attitude calme et sereine accompagné de quelques accords sans fin qu'il nous dépose avec considération reprendre notre vie terrienne. Quant à lui, il peut désormais se sentir fier de tout ce qu'il a accompli. Le voyage est terminé, mais vous pouvez toujours remettre ça en retrouvant ces oiseaux un peu partout en train de survolez des régions proches. Et qui sait, peut-être aurez-vous l'occasion de leur « peter un bec ».
En tout cas, même si l'image de cet oiseau vous paraît inconcevable, vous pouvez juste être certain qu'il est bien habillé, car, les belles plumes font les beaux oiseaux.
Pour plus d'information à leur propos, rendez-vous sur www.myspace.com/listentobirdbones ou sur www.birdbones.com
