ROCK'N GAUME
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CHRONIQUES MIAM MONSTER MIAM & LOVED DRONES 
ALBUM: LA FEMME PLASTIQUE Miam Monster Miam, alias Benjamin Schoos, fait partie du patrimoine wallon. Chroniqueur du Jeu des dictionnaires sur la Première, chef de file du label Freaksville, leader de Phantom, il est même cité par certaines politiques belges comme référence culturelle, c'est dire. Il revient avec un nouvel album, “La Femme Plastique„, enregistré avec les Loved Drones, supergroupe anglobelge composé notamment de l'éternellement rergretté Marc Moulin, ou encore du bassiste de Girls In Hawai. Si on rajoute à cela une collaboration avec la phantomatique Marie-France, on est vite convaincus que Miam a le don de bien s'entourer. D'entrée de jeu, l'auditeur aventurier s'apercevra avec effroi qu'on s'éloigne des sentiers habituels du rock belge. Pas question ici de rester enfermer dans sa jeep sur les chemins balisés à regarder de loin les animaux sauvages. Miam Monster Miam se fraye un chemin entre les lianes pour venir swinger entre les canines des plus dangereux lynx. Dès l'introduction, on comprend qu'on s'implique dans une rock'n'roll affair, un sentiment excitant très rarement ressenti en territoire de Belgique francophone. La femme plastique, premier titre à part entière, confirme ce sentiment. Le groove des guitares est incroyable. L'univers de Benjamin se développe en trois dimensions autour de nous. Ce n'est pas un documentaire, la jungle autour de nous est réelle. Il n'y a plus d'enceintes, plus de décibels, juste un monde sauvagement distingué. J'espère ne pas vexer Benjamin en trouvant un petit côté “Indochine„ au son du Roi des Paranos. Mais fi des références, mes jambes bougent insconsciemment au rythme de cet incontestable single au superbe final. La quatrième piste ne vous est pas inconnue si vous vous rendez de temps en temps sur la page Facebook très vivante de Miam Monster Miam. Il s'agit de J'aurai ta peau, morceau remixé pas moins de… 69 fois. Ce n'est certainement pas le meilleur morceau de l'album, mais l'air est toutefois entêtant et léger, frais comme une brise dans cette jungle où, putain, il commence à faire un peu chaud. Le côté kitsch assumé donne une petite odeur épicée à l'ensemble. On évolue dans un véritable comic, entre plusieurs cases, quand vient l'inattendu Blues Automatiek chanté en allemand, peut-être pour le côté Hallo Kosmo? On déduira même une petite référence à Kraftwerk à la fin du morceau. Les contours de cette forêt tropicale se dessinent, nous sommes en Cyber-Wallonie. Bagheera et autres amis de Rudyard Kipling surfent sur le net en bougeant ses fesses sur Der computer : l'ordinateur dernier cri. On grimpe jusque la canopée et on saute à l'aveugle entre les branches, J'aime la liberté. Les branches se tordent à chaque accroc, comme les riffs de guitares se distordent de façon jouissive. La forêt se fait futuriste avec Charleroi 2035 (jungle, c'est le cas de le dire). Benjamin prospecte sur l'avenir sanglant de la cité carolo, c'est du belge, complètement. La ballade Je vois dans le noir est l'occasion rêvée de se pencher sur la voix de Benjamin, incertaine, oscillante mais avec un timbre particulièrement doux et intriguant, qui nous emporte en nous faisant oublier gentiment son manque de technique. Quelques notes spectrales débutent Le pseudonyme, qui parle de la vie tourmentée d'un musicien. Les charmes, la gloire, les hasard, le choix des pseudonymes. Sur la dernière piste, Miam se prend pour Gainsbourg en faisant jouir des femmes sur Erotoman, une chanson qui sent bon le sperme et l'arrière-bar dégueulasse. C'est sur cette note sensuelle que le safari se termine, déjà… C'était tellement émoustillant qu'on en aurait encore bien pris pour vingt ans. Des jungles profondes, on revient sur notre bon vieux territoire, pour affirmer et crier haut et fort que c'est grâce à ce genre d'artistes qu'on redevient fier de la scène musicale wallone. Site officiel de Miam Monster Miam & Loved Drones
Post? par Quentin 
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