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CHRONIQUES

03/09/10 

THE STRAWS

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ALBUM: RED WINE & CANAPÉS

The Straws, A.K.A. Ollie Day (guitare, voix), Tommy Chump (basse) et ReNo Mellow (batterie). Pas vraiment inconnu sur la scène locale, le power trio enchaîne les compositions et les concerts depuis maintenant 5 ans et, à mon avis, a dû se produire dans tous les endroits possibles et imaginables du sud de la Province, en gardant sa recette power rock inchangée, quoique d'année en année plus consistante. Chemin faisant (3 E.P. à son actif), le power trio cultive une approche anglo-saxonne de sa musique, à travers un punk à la mode californienne, teinté d'influences brit-pop. Voilà pour les présentations.

Cette formation bénéficie donc d'une belle assise et d'une belle reconnaissance en ‘province', mais ne s'est jamais vraiment exportée, du moins jusqu'à maintenant. C'est là que débarque « Red Wine & Canapés », leur tout premier album. Autant une concrétisation qu'une carte de visite, ce CD 10 titres doit représenter pour le groupe un aboutissement (tant sa gestation fut longue, surtout en période de production), mais aussi et surtout un passeport vers de nouvelles scènes, de nouveaux publics et de nouveaux médias. C'est en tout cas tout le mal qu'on leur souhaite.

 « Red Wine & Canapés » est un disque racé, joliment produit et efficace. Il témoigne autant de la maturité et de l'ambition des Straws, et en terme de style, est la suite logique des débuts du groupe : du rock, simple, énergique, mélodieux, accrocheur. Ce rock s'identifie à une combinaison de punk à la ricaine, très influencé par Green Day et consorts, et de pop, de pop énergique, c'est vrai, mais de pop quand même. De ce coté, on pense, au hasard, à Feeder ou aux Manic Street Preachers. A quelques reprises, les morceaux commencent par un arpège, une intro plutôt douce puis, d'un coup, les trois musiciens tranchent dans le vif, accélèrent le rythme, se durcissent, sans jamais devenir réellement agressifs. Easy listenning ? Ouais, peut-être, mais force est de constater que, si l'ensemble paraît basique à la première écoute, on y revient et les compos se dévoilent alors petit à petit : les mélodies au sein d'un morceau sont variées et on les apprécie davantage quand on les a déjà appréhendées, il y a pas mal de breaks, de mini solos, les enchaînements entre riffs passent comme du petit lait dans une harmonie qui, tout au long de l'album, ne se brise jamais. Techniquement, c'est irréprochable, très clair, très en place, tout comme le timbre de chaque instrument est parfaitement maîtrisé. Qu'on aime, qu'on aime pas : question de goût. Par contre, difficile de contester l'impression de professionnalisme qui se dégage de l'ensemble : oui, les Straws pourraient certainement prétendre à davantage de reconnaissance et de prestige, oui les Straws peuvent s'exporter, oui, « Red Wine & Canapés » est un premier album réussi.

Mais rentrons dans le détail. « … And The Needles » sera le premier single (ben oui, y'en aura p't'être d'autres !) de l'album. C'est aussi le titre le plus « sentimental », on y entend du piano et même des synthés qui essayent de se faire passer pour des violons, bref, la prod a mis le paquet pour faire une jolie balade sur le « Boulevard of Broken Dreams ». Pour être franc, je trouve le résultat un peu pompeux, mais il faut bien vendre, ma chère. De mon point de vue en tout cas, je trouve un peu dommage que ce morceau soit utilisé en tant que vitrine du disque, même s'il devrait être du meilleur effet en radio. Les Straws ont en effet bien d'autres ressources : « Killing Her Down », dont l'intro Nirvanesque déboule sur une belle course rythmique, typée punko-grunge, n'a pas grand-chose à envier aux pairs du même genre qui défilent sur MTV.  « Thank God It's Sunday », en plus d'un refrain imparable, met en avant une autre facette des Straws : les textes sont plutôt légers, teintés de dérision, bref, sont plutôt bon esprit. « Things », je crois, est mon titre favori, c'est peut-être celui où le groupe, et notamment le chanteur, sortent le plus de leur répertoire. Plus mélancoliques, plus risqués, les couplets contrastent très bien avec un refrain inspiré, précis et puissant, d'autant plus qu'encore une fois, les passages d'une mélodie à l'autre sont particulièrement réussis. Relevons également « Higher Than The Sun », une des « veilles » compos du groupe, percutante et envolée, la très accrocheuse « Call It As You Wish », ou la rock'n roll« Letter Monica », qui s'ouvre sur une belle ligne de basse, rappelant à nouveau les artistes punk mainstream comme Green Day, Blink182 ou Offspring.

Et donc, verdict ? Quelles perspectives pour les Straws ? Il est plutôt bon, ce vin, il a mûri, il a de la couleur, il est un peu corsé, mais pas assez pour qu'il soit râpeux, bref, il passe bien. Mon avis est que si son petit producteur parvient à imposer sa « marque », à faire parler de son petit breuvage, il trouvera peut-être résonnace auprès des consommateurs… Traduisez : si les médias prennent le relais, il y a fort à parier qu'un nouveau public se rallie à la cause du trio arlonnais. Le potentiel est là, musicalement bien présent, bien pensé, bien utilisé. Qui plus est, même s'ils sont largement inspirés par certains courants musicaux, les Straws ont maintenant une identité propre, un son bien à eux, une marque de fabrique. Cela est acquis, tout comme le tempérament professionnel procuré par la maîtrise technique, l'évolution du chant et la production. Mais, la suite n'est plus une affaire de musique mais de « business », et puisque les voies du marketing sont impénétrables, le Rock'n Gaume souhaite beaucoup de chance et de courage aux Straws dans la défense de cet album prometteur.

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Post? par Nicolas