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CHRONIQUES MICROFILM 
ALBUM: THE BAY OF THE FUTURE PASSED Après un incroyable premier album et un deuxième plus discret, Microfilm revient avec "The Bay of The Future Passed", une des meilleures sorties de l'année 2009. Pour ceux qui seraient passé à côté de leurs deux premiers efforts, le groupe originaire de Poitiers joue un post-rock cinématographique... une sorte de voyage instrumental, dialogué par Hitchcock, à la frontière du rock et du thriller. Pas de chanteur au sens strict du terme donc, mais des samples de dialogues empruntés à des films des années 50-60 et collés sur une musique sombre et mélancolique. "The Bay of The Futur Passed" est passionnant du début à la fin... Il s'ouvre sur "Brute Force", un morceau intense aux dialogues en anglais : "... nature proves that the weak must die so that the strong could live". Le ton est donné... Microfilm nous plonge ensuite dans les angoisses de l'être humain, avec l'hypnotisant "Blood Sample", le titre le plus hitchcockien de l'album. Il affronte la souffrance, dans le bouleversant "Devant nous, rien" où un ouvrier de chez Peugeot nous raconte la misère et la violence des conditions de travail. Il se lance également, de façon plus légère, dans les tumultes modernes d'une grande ville, avec le tendu "State & Island"... Malgré l'approche conceptuelle de leur démarche, le groupe a la bonne idée de ne jamais tomber dans une attitude arty chiante qui plomberait l'atmosphère de l'album. Au contraire, il reste toujours simple, frais et accessible. Chaque morceau est particulier, chaque titre a sa propre personnalité, ses propres héros, sa propre histoire. Ils s'enchaînent avec une étonnante cohérence et forment ainsi la bande son parfaite d'un film tour à tour enjoué, dramatique, stressant, violent. Microfilm se retranche derrière un imaginaire où les samples donnent naissance à des acteurs et des histoires qui se déploient devant nos yeux et finissent par vivre leur propre existence. En guise de générique de fin, la reprise de "Blood Sample" au piano, épurée et mélancolique. On reste là, silencieux, des images et des personnages plein la tête, obligés de quitter la salle obscure mais certain d'y revenir... En live, Microfilm diffuse les extraits des films qui accompagnent leurs morceaux. Ils sont en concert à l'Entrepôt le 2 mai dans le cadre des Aralunaires. Ne ratez pas cette expérience unique et venez découvrir ou redécouvrir un des groupes les plus intéressants du moment !
Post? par Nicolas Bodeux |
