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ROCK'N GAUME

L'ACTU ROCK EN PROVINCE DE LUXEMBOURG

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CHRONIQUES

20/04/10 

KULTUR SHOCK

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INTEGRATION

J'ai un problème avec la musique balkanique : je l'adore. Ses violons, ses rythmes effrénés et ses gammes si particulières, son âme. Les émotions qu'elle comporte, et qu'on ne retrouve jamais dans le blues ou sa progéniture occidentale. Son caractère festif et dramatique, parfois les deux à la fois. Vous me direz, alors, où est le problème ?
Le problème, c'est que je ne la connais absolument pas (informez-moi : na.ncion@gmail.com), ou bien seulement sous ses formes caricaturales, comme avec le Non Smoking Orchestra du grand Kustu, et ne vous méprenez pas, je les adore, eux aussi. Kultur Shock ne déroge pas à ma règle, on retrouve dans ce collectif déjanté les mélodies de l'Europe de l'Est, présentées avec talent et nombres d'instruments de circonstance, mais accompagnés de guitares, de gros riffs, de rock.

S'il y avait une étiquette à coller sur Kultur Shock, je dirais « Ska punk balkan ». Mais il faut se méfier des étiquettes. Les étiquettes réduisent, catégorisent, et même si le son du groupe est très typé, il danse avec les genres, reproduit des influences, des tempos et des arrangements variés. On pense à Ska-P, ou au véritable bordel sonore que sont Manu Chao et la Radio Bemba en concert, version punk tzigane avec évidemment l'ombre de Kusturica derrière tout ça. Les voix sont théâtrales, certaines rappellent un Monsieur Loyal – encore une fois à l'image du frontman dérangé du Non Smoking, d'autres sont lyriques, c'est même un peu déroutant, ajoutant du piment au chaos carnavalesque présent tout au long de l'album. Nul doute qu'en concert, l'ensemble doit être extraordinairement festif, et ce n'est pas la virevolte des archets qui me contredira. Avec tout ça, je n'ai toujours pas parlé des origines géographiques du groupe : en fait, j'ai été moi-même surpris d'apprendre qu'ils sont de Seattle. Deux des musiciens sont d'origine bulgare et bosniaque, mais ce combo est bien né dans la capitale du grunge. On les dit même apprécié par Chris Novoselic (ex Nirvana, bande d'ignares). Ainsi, elle touche autant son public rock que sa diaspora est-européenne. En même temps, au vu du son développé, rien d'étonnant à ce que l'auditoire multiplie autant les genres.
En non connaisseur, je ne peux pas en dire beaucoup plus, sauf peut-être que certains textes sont engagés politiquement, ce qui les place encore une fois dans la lignée de Manu Chao, Ska-P et, dans une moindre mesure, du Non Smoking Orchestra, mais attention aux étiquettes !

A vrai dire, elles n'ont servi ici qu'à fixer quelques repères, mais n'ignorez pas non plus que c'est avant tout l'originalité et la singularité de Kultur Shock qui a motivé cette chronique - en plus de la qualité de l'ensemble, même si, en fait, il se révèle assez « bourrin ». Une belle découverte donc, qui devrait combler les publics de festivals comme Couleur Café, le Cabaret Vert ou Esperanzah !, mais si le groupe ne s'y produit pas, on pourra toujours se rattraper sur cet album vif, dense et percutant.

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Post? par Nicolas